Red Teamer :
Métier, Formation, Salaire

Paris School of Technology & Business

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Un Red Teamer est spécialiste en cybersécurité, sa mission principale est de  jouer les cyber ennemis pour simuler des attaques contre une entreprise ou une organisation pour évaluer la robustesse de sa sécurité.

Contrairement au Pentester, qui effectue des tests techniques spécifiques, le Red Teamer adopte une approche globale, imitant le comportement d’un véritable attaquant, parfois en utilisant des techniques avancées et sur une période prolongée.

Si vous aimez jouer les hackers, et que vous êtes passionné d'informatique, ce métier est fait pour vous.

Red and Blue team : Qu'est-ce que c'est ?

La cybersécurité et les audits de vulnérabilité sont en quelque sorte des jeux de rôle grandeur nature qui prennent place dans les systèmes et infrastructures informatiques de l'entreprise.

Red Team - Équipe rouge

Elle joue le rôle des "attaquants" ou des "hackers" en simulant des cyberattaques (par ordinateur, mais elle peut aussi se déplacer sur le terrain).

  • Rôle principalApproche offensive : Simuler des attaques
  • Objectif : Identifier les vulnérabilités
  • ApprocheProactive (tester la sécurité)
  • Techniques utiliséesHacking, exploitation, phishing

La Blue Team - Équipe bleue

Elle organise la défense et la protection des systèmes d’information. Elle agit comme la ligne de défense contre les cyberattaques, et bien sûr, contre la Red Team.

  • Rôle principal : Défensif : Protéger et réagir
  • ObjectifHacking, exploitation, phishing
  • Approche : Réactive (détection et défense)
  • Techniques utilisées : Surveillance, pare-feu, SIEM

La Purple Team

Elle est située entre les deux Teams Red et Blue, elle a pour mission d'analyser les actions de deux côtés pour améliorer les tests.

  • Rôle principal : Collaboratif : Optimiser les deux
  • Objectif : Améliorer en continu les stratégies
  • Approche : Mixte (partage et amélioration)
  • Techniques utilisées : Tests partagés, analyse conjointe

Quelle équipe se concentre sur la sécurité défensive ?

La Blue Team joue le rôle de gardien.

Quelle est la différence entre un Pentester et un Red Teamer ?

Si les deux ont pour rôle de tenter de forcer les défenses de sécurité, ils n'agissent pas de la même manière : 

  • Le Penstester teste des failles techniques et travaille par mission, sur du court terme.
  • La red team est une vraie équipe d'attaque et a une approche globale (technique et humaine) et travaille sur plusieurs semaines, voire mois pour évaluer la cyberdéfense.

Rôle et fonction du Red Teamer

Le rôle du Red Teamer est de tester la sécurité d'une organisation de manière réaliste, en exploitant des vulnérabilités techniques, humaines ou organisationnelles. Le red Teamer pour tout à la fois être derrière un écran, mais aussi tenter de s'introduire au sein des installations informatiques d'une entreprise, ou encore essayer de trouver des failles humaines en allant rencontrer des collaborateurs de l'entreprise qu'il/elle et son équipe testent ! 

C'est un véritable jeu de rôle dans lequel la Red Team a pour but de mettre en évidence la moindre petite faille afin d'éviter qu'un "vrai hacker" ne parvienne à casser ses systèmes de sécurité.

Missions principales du Red Teamer :

  • Simuler des cyberattaques avancées :

Reproduire des scénarios d'attaque réels, tels que des intrusions réseau, des escalades de privilèges ou des campagnes de phishing.

  • Tester la défense de l'entreprise :

Identifier les failles de sécurité, qu'elles soient liées aux technologies utilisées, aux processus ou aux employés (ingénierie sociale).

  • Analyser la réponse des Blue Teams :

Tester la capacité des équipes de défense (Blue Team) à détecter, analyser et contrer les attaques simulées.

  • Fournir un rapport détaillé : 

Après l’exercice, rédiger un rapport expliquant les vulnérabilités trouvées et proposer des recommandations pour y remédier.

  • Effectuer une veille :

Rester à jour sur les nouvelles techniques d'attaque et outils utilisés par les hackers.

Le métier Red Teamer vous intéresse ?

PST&B vous propose des formations dans le domaine.

Quelle formation pour devenir Red Teamer ?

Une formation Post-Bac de 3 à 5 ans en informatique et cybersécurité est incontournable.

Celles-ci sont dispensées à l'université, dans les écoles d'ingénieurs, et dans les écoles spécialisées en cybersécurité, comme PSTB qui bénéficie d'un partenariat avec Cyber Campus, la place forte de la cybersécurité européenne.

Bac +2/+3

  • BTS cybersécurité, informatique et réseaux, électronique option A informatique et réseaux (CIEL IR)
  • Licence professionnelle Métiers de l'informatique
  • Licence informatique à l'université
  • Bachelor Cybersécurité à PST&B

Bac +5

  • Diplôme d'école d'ingénieur
  • Master Sécurité informatique, cybersécurité et cybermenaces, Cybersécurité, parcours Sécurité logicielle et matérielle
  • Mastère Cybersécurité d'écoles spécialisées en formation classique ou en alternance

Mastère Cybersécurité & Cloud

Mastère Cybersécurité & Cloud

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Admissibilité Admissibilité

Bac+4/+5

Rythme Rythme

Alternance en M1/M2

Rentrée Rentrée

Octobre 2025

Certificat Certificat

Titre RNCP de niveau 7 reconnu par l'État

Les certifications à avoir pour devenir Red Teamer

Dans le secteur informatique, les certifications sont aussi appréciées que les diplômes, car elles marquent la maîtrise d'objectifs et de protocoles établis. Avoir une ou plusieurs certifications est un atout sérieux, par exemple :

  • OSCP (Offensive Security Certified Professional) : Pour les bases en tests d'intrusion.
  • OSCE (Offensive Security Certified Expert) : Niveau avancé en offensive.
  • CRTP (Certified Red Team Professional) : Axée sur les attaques simulées.
  • CEH (Certified Ethical Hacker) : Introduction aux techniques d’attaques.
  • eLearnSecurity Certified Professional Penetration Tester (eCPPT) : pour pentesters et Red Teamers.

Compétences techniques requises pour le Red Teaming

  • Hacking et pentesting : Compréhension approfondie des outils et méthodes d'attaque (Metasploit, Burp Suite, etc.).
  • Réseaux : Connaissance des protocoles (TCP/IP, DNS, etc.) et des outils de détection.
  • Exploitation des systèmes : Savoir exploiter les failles des systèmes Windows, Linux ou MacOS.
  • Programmation et scripting : Maîtrise de langages comme Python, PowerShell, Bash ou C.
  • Ingénierie sociale : Compétence dans les attaques non techniques, comme le phishing ou la manipulation humaine.

Quel est le salaire d'un Red Teamer ?

Les salaires en cybersécurité sont attractifs en raison du peu de profils de bon niveau sur le marché et du besoin important des organisations. Les rémunérations de ces métiers très récents évoluent en fonction du candidat et de son profil. Elles sont, en France, proches de :

  • Débutant : Environ 40 000 € à 50 000 € brut par an.
  • Confirmé : Entre 60 000 € et 80 000 € brut par an.
  • Senior ou expert : 100 000 € brut par an ou plus, selon l’expérience et la complexité des missions.

Le salaire d'un Red Teamer à l'international ?

Les Red Teamers peuvent prétendre à des salaires encore plus élevés dans des pays comme les États-Unis, le Canada ou le Royaume-Uni, notamment dans les grandes entreprises ou les cabinets de conseil en cybersécurité.

Où travaille un Red Teamer ?

Les Red Teamer sont généralement recrutés par : 

  • Des entreprises spécialisées en cybersécurité (cabinet de conseil, ESN).
  • De grandes entreprises avec des équipes internes de Red Team/Blue Team (banques, télécoms, énergie, transports).
  • Des administrations et agences gouvernementales (ANSSI en France, NSA, FBI, etc.).
  • Des organismes de défense ou militaires, ou encore des organismes de recherche spatiale, aéronautique ou pharmaceutique.
  • Il peut devenir aussi Cryptologue, un métier en lien avec la formation du Red Teamer.

FAQ : Les techniques d'attaque de la Red Team

L'Escalade de privilèges : qu'est-ce c'est ?

L'escalade de privilèges est une technique utilisée par un attaquant pour obtenir des niveaux d'accès plus élevés que ceux initialement accordés sur un système informatique. Cela permet à l'attaquant d'exécuter des actions normalement interdites, comme accéder à des fichiers sensibles, modifier des paramètres système ou exécuter du code malveillant avec des droits administratifs.

L'attaquant exploite une faille pour obtenir les privilèges d'un autre utilisateur ayant le même niveau d'accès.

  • Exemple : Un utilisateur standard accède au compte d'un collègue pour consulter ses emails ou fichiers.

L'attaquant élève ses privilèges pour accéder à des fonctions réservées aux administrateurs ou aux utilisateurs ayant des droits élevés.

  • Exemple : Un utilisateur standard obtient des droits administratifs sur un système.

Les techniques courantes d’escalade de privilèges


Exploitation de vulnérabilités logicielles

Les failles dans des systèmes d'exploitation, logiciels ou applications qui permettent de contourner les restrictions d'accès.

  • Exemple : Une vulnérabilité de type buffer overflow peut permettre à un attaquant d'exécuter du code arbitraire avec des privilèges élevés.

Mauvaises configurations système

Permissions mal définies sur les fichiers, services ou dossiers.

  • Exemple : Un fichier sensible est accessible en écriture à tous les utilisateurs (droits 777 sous Linux).

Exploitation des tâches planifiées

Les tâches planifiées exécutées avec des privilèges élevés peuvent être détournées.

  • Exemple : Modifier une tâche planifiée pour exécuter un script malveillant.

Exploitation des jetons d'authentification

Un attaquant peut voler ou forger des jetons pour accéder à des privilèges supérieurs.

  • Exemple : Sous Windows, une attaque Pass-the-Token ou Pass-the-Hash.

Crédentiels en clair

Les identifiants stockés en clair dans des fichiers ou des bases de données peuvent être exploités.

  • Exemple : Un fichier de configuration contenant un mot de passe administrateur non chiffré.

Exploitation de scripts mal sécurisés

Les scripts ou applications mal codés peuvent exécuter des commandes avec des droits élevés.

  • Exemple : Une application web qui accepte une injection de commandes.

Les campagnes de phishing : qu'est-ce que c'est ?

Une campagne de phishing est une cyberattaque visant à tromper des individus pour qu'ils révèlent des informations sensibles (comme des identifiants, mots de passe, ou données bancaires) ou pour les inciter à effectuer une action préjudiciable (télécharger un logiciel malveillant, transférer de l'argent, etc.).

Les campagnes de phishing se présentent souvent sous forme de messages électroniques ou de SMS frauduleux imitant des entités de confiance (banques, entreprises, administrations publiques, plateformes numériques, etc.).

  • Le vol d'informations sensibles comme les identifiants de connexion, données personnelles, numéros de carte bancaire.
  • La diffusion de logiciels malveillants par des pièces jointes ou des liens menant à des malwares (ransomwares, keyloggers, etc.).
  • Les escroqueries financières : le but est là de convaincre les victimes de transférer de l'argent (faux héritages, arnaques sentimentales, fausses factures).
  1. Phishing par email :
    • Le plus courant. L'attaquant envoie un email frauduleux qui semble provenir d'une source légitime (banque, entreprise, services publics).
    • Exemple : Un email prétendant provenir de votre banque, vous demandant de mettre à jour vos informations en cliquant sur un lien.
  2. Phishing par SMS (Smishing) :
    • Les attaquants utilisent des SMS pour inciter les victimes à cliquer sur des liens malveillants ou à appeler des numéros frauduleux.
    • Exemple : "Votre colis est en attente de livraison, cliquez ici pour confirmer votre adresse."
  3. Phishing par téléphone (Vishing) :
    • Une attaque où l'escroc appelle directement la victime pour collecter des informations sensibles.
    • Exemple : Un prétendu agent technique demandant vos identifiants pour résoudre un problème.
  4. Spear-phishing :
    • Une attaque ciblée visant une personne spécifique, souvent après avoir collecté des informations personnelles (réseaux sociaux, internet).
    • Exemple : Un email adressé directement à un employé d'une entreprise, demandant des informations sensibles.
  5. Clone-phishing :
    • Reproduction exacte d’un email légitime envoyé précédemment, mais modifié pour inclure un lien ou une pièce jointe malveillante.
    • Exemple : Une fausse facture renvoyée à un client avec un lien modifié.
  6. Whaling (phishing ciblant les cadres) :
    • Vise les cadres dirigeants ou hautes responsabilités d’une organisation.
    • Exemple : Un email ciblant un PDG pour approuver un virement bancaire frauduleux.

Comment la Red Team mène-t-elle ses attaques ?

1. Phase préparatoire

Reconnaissance (passive et active)

Objectif : Collecter des informations sur la cible avant l’attaque.

Comment ça se passe ?

  • Effectuer des recherches OSINT (Open-Source Intelligence) sur LinkedIn, réseaux sociaux, WHOIS, Shodan.
  • Cartographier le réseau avec adresses IP, identification des ports ouverts et des services actifs avec des outils comme Nmap ou Masscan.
  • Analyser les vulnérabilités en scannant les systèmes avec des outils comme Nessus, OpenVAS ou Qualys.
  • Collecter le plus d'informations possible sur les employés : noms, emails, ou informations pouvant servir dans des attaques de phishing ou d'ingénierie sociale.

Ingénierie sociale

Objectif : Exploiter le facteur humain pour contourner les mesures de sécurité. Les membres de la Red Team se déplacent ou entrent en communication avec les collaborateurs de l'organisation pour trouver une faille humaine.

Par quelles techniques ?

  • Le phishing / Spear-phishing : mails et sms avec malwares
  • Le vishing : appels frauduleux
  • La technique de l'USB Drop qui consiste à laisser des clés USB infectées dans des lieux stratégiques pour inciter les employés à les brancher sur leurs machines.
  • Le prétexting : créer un scénario convaincant pour obtenir des informations sensibles (ex. : se faire passer pour un collègue ou un fournisseur).

2. Phase d'attaque

Exploitation des vulnérabilités techniques

Objectif : Compromettre des systèmes ou services via des failles logicielles.

Les attaques et techniques d'intrusion : 

  • Exploitation de failles connues : Utilisation de CVE (Common Vulnerabilities and Exposures) pour compromettre des systèmes vulnérables.
  • Attaques sur les applications web :
    • Injection SQL.
    • Cross-Site Scripting (XSS).
    • Exploitation de failles dans les API.
  • Exploitation des privilèges mal configurés : Exploitation des fichiers, services ou permissions mal configurés.
  • Zero-day : Si accessible, utilisation de failles non encore corrigées (non publiées).
  • Frameworks d'exploitation : Utilisation d'outils comme Metasploit, Cobalt Strike ou Empire pour automatiser les attaques.

Escalade de privilèges

Objectif : Accéder à des comptes ou des systèmes avec des privilèges plus élevés.

Techniques :

  • Vol de mots de passe : Extraction de hash dans des bases de données ou fichiers sensibles.
  • Pass-the-Hash : Exploitation de hash NTLM pour accéder à des ressources réseau sous Windows.
  • Escalade locale : Utilisation de vulnérabilités pour passer d’un compte utilisateur basique à un compte administrateur/root.
  • Mauvaises configurations de permissions : Exploiter des fichiers ou services avec des droits trop permissifs.

3. Phase de persistance

Objectif : Maintenir un accès durable au système après l'intrusion.

Techniques :

  • Installation de backdoors : Création d’accès dissimulés pour un accès futur.
  • Modification des tâches planifiées ou des services : Configurer des processus exécutés automatiquement avec des droits élevés.
  • Création d’un compte utilisateur : Ajouter des comptes discrets avec des privilèges administratifs.
  • Exploitation des scripts de démarrage : Modifier des scripts ou services lancés au démarrage (ex. : cron jobs sur Linux, autorun sur Windows).

Exfiltration de données

Objectif : Voler des informations sensibles.

Techniques utilisées : 

  • Vol de fichiers : Copie de bases de données, fichiers sensibles, ou rapports internes.
  • Encodage des données : Compression et chiffrement des fichiers avant exfiltration.
  • Canaux dissimulés : Utilisation de DNS tunneling, HTTPS ou d'autres protocoles pour masquer l'exfiltration.
  • Déplacement via cloud : Exploitation des services cloud utilisés par l'organisation pour extraire des données.

Techniques d’évasion

Objectif : Éviter la détection par les systèmes de sécurité.

Techniques utilisées : 

  • Obfuscation de scripts : Modifier le code pour contourner les antivirus ou EDR (Endpoint Detection and Response).
  • Suppression des journaux : Effacer ou altérer les logs pour masquer les activités.
  • Encryption des communications : Chiffrer les canaux utilisés pour éviter la détection.
  • Usage de proxy ou VPN : Dissimuler les adresses IP pour éviter d'être identifié.

Principaux outils pour chaque phase :

  • Reconnaissance : Shodan, Recon-ng, Maltego.
  • Exploitation : Metasploit, Cobalt Strike, Exploit-db.
  • Mouvement latéral : Mimikatz, PsExec, BloodHound.
  • Escalade de privilèges : PowerSploit, LinPEAS, WinPEAS.
  • Evasion : Shellter, Veil-Evasion.
  • Exfiltration : Exfiltration via DNS tunneling, Rclone pour cloud storage.

Pour contrer les attaques de la Red Team, la Blue team doit de son côté impérativement : 

  • Mettre en œuvre une surveillance continue avec un SIEM.
  • Appliquer le principe du moindre privilège.
  • Former les employés à reconnaître les attaques d'ingénierie sociale.
  • Tester régulièrement les systèmes avec des audits de sécurité et des pentests.
  • Utiliser des outils comme EDR, honeypots ou des solutions basées sur l’IA pour détecter les comportements suspects.